Dès le lendemain, chacun se mit à la tâche. Une installation permanente exigeait un espace à la fois protégé et sur un terrain plat. On défricha une partie de la clairière pendant que d’autres allaient bûcher. Des éclaireurs furent envoyés vers les palissades rocheuses aperçues à travers les arbres. La découverte d’un éboulis de petites et moyennes pierres au pied des parois rocheuses fut rapportée au reste du groupe et la moitié des plus costauds furent désignés pour en transporter jusqu’au campement. Après plusieurs semaines de dur labeur, mais néanmoins dans la camaraderie, une première maison de bois et de pierre fut érigée et aménagée pour accueillir une première famille. Elle n’était pas parfaite, ils avaient beaucoup appris en la faisant, les suivantes ne seraient que de plus en plus solides et symétriques, espéraient-ils. Un premier gros orage leur permit de tester la perméabilité de la couverture et de colmater les brèches. La pluie dura quelques jours leur accordant un répit apprécié avant le prochain chantier. Certains en profitèrent pour concevoir de nouveaux paniers tressés et aiguiser les lames élimés des outils, d’autres prirent simplement le temps de se reposer et de jouer avec les enfants souvent laissés à eux-mêmes lors des travaux.
Le beau temps revint et ils se remirent à l’œuvre. Tranquillement, mais surement, un hameau de quelques maisons fut bâti avant l’arrivée de l’automne. Tous avaient maintenant un toit et commençaient à se croire chez eux pour de bon. Pourtant, un jour, un groupe de cavaliers est venu réclamer le fruit de leurs premières récoltes, prétextant que la terre appartenait à leur maître Jubrab.
M.B.