À l’adulte que j’étais,
Mais surtout à celui que je voudrais être.
Depuis un mois, je pense
À tous mes amis qui se marient,
Vivent heureux et commencent à avoir des enfants.
J’ai l’âge où mes parents se sont rencontrés,
La suite s’est déroulée peu de temps après.
J’ai l’âge où mes amis d’enfance
Ou connaissances du secondaire
Annoncent leur amour éternel ou parentalité.
Je suis à l’âge où l’avortement
N’est plus la seule solution raisonnable
À un accident…
Plusieurs de mes actuelles et anciennes collègues
Attendent un enfant ou en ont déjà un!
Heureusement, d’autres comme moi,
N’en n’ont pas et n’en prévoient pas de si tôt!
Par égocentrisme, par désir de liberté,
On ne veut pas d’attaches,
Ni de contrat à vie.
Mais je n’ai pas encore trente ans
Que déjà je la ressens,
La pression sociale.
« Dans minimum cinq ans! »
Dis-je… depuis cinq ans.
«Oh! N’attends pas que je sois rendue en marchette! »
Blague, et en même temps non, ma belle-mère.
« Est-ce que ça t’arrive d’y penser? Moi, oui. »,
Avoue ma petite sœur.
Et pour la première fois de ma vie,
Parler de maternité avec ma propre mère est possible:
« J’avais environ ton âge. »
Je lui en ai parlé,
Je lui ai confié mes craintes :
De ne pas avoir assez vécu,
De ne pas avoir assez profité de ma jeunesse
Avant de fonder une famille.
J’ai l’impression que ça serait un non-retour…
Et c’en est un.
J’ai l’impression que ça serait la fin de ma liberté…
Et c’est un peu cela.
J’ai peur
D’avoir des regrets,
De perdre mon équilibre
Chèrement acquis.
J’ai peur
De répéter
Le scénario familial
De tant de jeunes couples.
J’ai peur
De ne pas être à la hauteur…
De mes attentes.
J’ai peur…
De changer.
Mais je n’ai pas envie
D’être sans enfant non plus
Dans cinq ans.
M.B.