Vous et votre jeunesse si confiante!
Vos mots, vos cris, vos soupirs,
Quelle poésie surprenante!
Vous êtes au bel âge
Des premiers amours et belles amitiés,
Il serait dommage
De ne pas s’en rappeler…
Je vous envie,
Vous et votre talent,
De n’avoir pour souci
Qu’un devoir remis à temps!
Comme vous, j’écrivais
Je rêvais d’être connue,
Auteure, je me voyais
Mais muette, je suis devenue.
Il fut un temps, je gagnais
Tous les petits concours!
À tous, je participais…
Maintenant, c’est à votre tour!
Saisissez toutes les occasions
D’aiguiser votre plume!
Écoutez-moi, j’ai raison,
Sinon, votre don virera en amertume…
La lecture m’a toujours aidée
À imaginer mes histoires.
Les mots soutenus, recherchés,
Me venaient sur un présentoir.
Mon imagination n’avait de limite!
«Le souffle créateur me visite!»
Certes, j’étais talentueuse,
Mais bien prétentieuse…
J’avais publié une nouvelle,
Dans un vrai livre, moi-là!
Ma plume n’était pas la plus belle,
Mais j’essayais, moi, en tout cas!
En vieillissant,
En murissant,
J’ai rencontré d’autres écrivaillons
Avec les mêmes ambitions.
Au cégep, mon amoureux
Écrivait pour nous deux.
Il étudiait en arts et lettres, lui!
Il était même doué en poésie!
À ses côtés, je faisais pâle figure
De style, je n’avais de certitude.
Ainsi, je rayais littérature
De mes choix d’études…
J’espérais en enseignement
Un avenir plus assuré.
Écrire n’étant qu’un passe-temps,
Mon rêve, je finis par le délaisser…
J’ai cru que la BD serait plus accessible :
J’aimais l’écriture, le dessin,
Tout était possible!
Mais, là, encore, rien n’était certain.
Il ne suffit pas de gribouiller
Pour être bédéiste,
Il ne suffit pas d’un prix gagné,
Pour devenir artiste.
Maintenant adulte, je peine
À me décentrer de mes problèmes :
Comme inspiration vaine,
Je n’ai que moi-même.
Ne tombez pas dans le cliché
Des auteurs tourmentés!
Les autobiographies,
Y’en a trop, cela suffit!
Continuez d’écrire avec votre âme,
Votre courage et votre insouciance!
Réinventez l’aventure, le drame,
Surtout faites-vous confiance.
Aujourd’hui, je vous le dis,
Si l’écriture vous nourrit,
N’abandonnez pas cette habitude,
Peu importe vos aptitudes…
Comme le dit Oscar, « Plus on vieillit,
plus on doit faire preuve de goût pour apprécier la vie.»
Ainsi, je rajoute : « Moins on écrit,
plus on doit redoubler d’effort pour créer quelque chose de joli.»
M.B.