La chaleur du dehors contraste avec le froid du dedans, mon étourdissement côtoie l’affaissement de mes idées qui s’entortillent entre elles jusqu’à ne plus pouvoir franchir le mur qui est hissé tout autour de ma tête. Mes pensées se figent et s’endorment, mais mon corps marche, incapable de tenir en place.
Le silence s’égoutte bruyamment. Le sifflement des électroménagers et la lourdeur de l’air viennent boucher mes oreilles qui se paralysent. Je n’ai pas faim, je n’ai pas soif, et pourtant je mange et je bois, comme pour tuer le temps qui m’assassine tranquillement.
Mes pieds parcourent la pièce fermée de ma tête, encore et encore, tout en rond, sans trouver de sortie. Ils reviennent sur eux-mêmes, encore et encore, et emportent avec eux ma lassitude, comme le courant d’un bassin qui suit le mouvement des corps qu’il contient.
Je suis prise à tourner en rond jusqu’à ce que l’attente qui prend mon corps se brise, jusqu’à ce que ce nœud qui prend ma tête se délie. Je prie pour que le temps se mette à couler plus rapidement, que je sorte de cette torpeur qui marque les fins de journées vides de vie, de bruit et de sens.
M.G.-G.