Le retour à l’heure normale durant la saison automnale est apprécié pour son heure de sommeil supplémentaire, mais dans mon cas, c’est surtout pour le bref retour de la lumière matinale. Rien de plus déprimant et endormant que de partir travailler alors qu’il fait encore nuit. Il y a bien sûr un revers de la médaille au retour à l’heure normale : la noirceur s’installe alors qu’on quitte à peine le bureau, nous rappelant que les journées raccourcissent et qu’on est du moins bon côté de l’année jusqu’à l’hiver. L’inévitable arrivée du froid nous convainc de ne pas trainer à l’extérieur et de profiter de la lumière artificielle que nous prenons pour acquise jusqu’à ce que ne survienne une panne de courant.
Novembre est synonyme de déprime saisonnière pour plusieurs. Prise de suppléments, exposition à la luminothérapie, installation hâtive des décorations de Noël… Puis vint la première neige qui illuminent les visages de chacun, la première bordée qui éclaircit la nuit d’encre… Arrive enfin le solstice, cette journée si courte qu’on ne la voit passer. On devrait davantage la célébrer, mais on l’oublie à l’approche des fêtes judéo-chrétiennes…
Les jours de pluie et de grisaille affectent notre moral peu importe la saison. Les agences de voyage nous bombardent de promesses de soleil à rabais… mais encore trop chèrement payées! Notre besoin de détente et de bronzage en vaut-il le prix? Vivement le printemps et le retour de la photosynthèse humaine.
Solstice après équinoxe, saison après saison, on court après notre temps, ne prenant le temps d’apprécier la course du char d’Apollon que sur une carte postale... instantanée. Salutation au soleil, prenons le temps d’apprécier cette source de vie avant, non pas de se retrouver dans un monde souterrain, seul vestige post-apocalyptique de notre civilisation, mais avant que la pollution de nos vies effrénées embrume nos têtes, avant que les technologies ne rongent tous nos temps libres, avant que notre jeunesse ne s’éteigne au fil de notre carrière, avant que notre flamme ne durcisse à coup de Routine and chill… Ne nous éclipsons pas de nos vies.
M.B.