Ploc. Ploc. Ploc.
On ne voit plus que des parapluies multicolores, des imperméables, des capuchons relevés. Devant moi, un homme fonce dans les flaques, armé d’une armure bleue, son casque camouflé sous une toile foncée. Les gouttes s’écrasent dans les verres de mes grandes lunettes et je ne vois plus rien, plus rien.
Ploc. Ploc. Ploc.
Le débit de tristesse s’intensifie. Mes cheveux s’aplatissent sur ma tête, le froid glisse le long de mes bras. Je pense à mes pieds, à mes souliers, je roule dans un trou et les voilà au cœur d’une vague de pluie.
Ploc. Ploc. Ploc.
La côte est glissante, je roule à basse vitesse. J’ai peur de manquer de force, de souffle et de visibilité. La route est longue. Le sol est boueux, sale, mouillé. Je pédale, pédale, à la recherche d’un élan, d’une vérité.
Ploc. Ploc. Ploc.
Je pense aux bras qui m’attendent, au cou prêt à me prendre, aux mains dans mes cheveux mouillés et emmêlés. Les pieds accrochés à mes pédales, je m’accroche à la pensée d’un après, à l’arrêt de la tempête, à la cessation de mon ouragan.
M.G.-G.