Derrière moi, une poche de maïs entamée repose sur le sol. Juste à côté est déposé un sac transparent biodégradable débordant de feuilles de maïs prêtes pour le composte.
À droite du four, mon couteau coupe habilement des pommes. De la caisse jusqu’à la planche, puis de la planche jusqu’au bol, les fruits deviennent un tas de petits morceaux prêts à cuire. Je les mets dans un bol encore plus à droite, en attendant qu’un rond se libère. Le couteau reste en équilibre sur la partie droite de la planche, qui dépasse dans le lavabo.
À gauche se tient en équilibre une plaque remplie de mélange à muffins que je viens de terminer. Le bol vide traîne plus loin, le moule est prêt à être mis au four. J’attends qu’il soit à la bonne température.
Dans le lavabo traîne une dizaine de blés d’Inde, brûlants, que je passe sous l’eau froide avant de les poser dans un gigantesque bol sur la table, un peu plus loin.
Il ne suffit que d’un instant.
Les bras remplis de maïs à cuire, je m’enfarge le pied dans la poche sur le sol. Je glisse. J’échappe tous les maïs, ils tombent à moitié dans l’eau bouillante et à moitié partout à côté en faisant renverser la planche et le couteau. L’eau revole sur mes pieds nus. Je hurle et écarte mes pieds dans un mouvement brusque. Ma main s’accroche au comptoir, je bouscule les muffins qui tombent à leur tour.
J’ai les pieds brûlés et des muffins ratés.
Ouin, à chaque fois je me dis que c’est quelque chose de ce genre-là qui pourrait arriver. Il faudrait bien que j’arrête de cuisiner sans mes souliers.
M.G.-G.