- Quoi! Pourquoi? m’exclamai-je en me redressant vivement de mon fauteuil.
- J’ai en assez d’être ton outil.
- Woh! Tu charries! Tu semblais en tirer profit… Toutes celles que tu t’es tapées--
- Ne sois pas vulgaire.
- Je dis les choses comme elles sont.
- Peu importe. J’en ai assez. J’en ai assez des bars, des clubs, des soirées de réseautage... Je veux passer à autre chose.
- Tu t’écoutes parler? ricanai-je, avant de réaliser qu’il était sérieux. Mais!... Mais que vais-je faire sans toi?
- Ça, c’est plus mon problème, fit-il en faisant mine de s’en aller.
- Attends! le suppliai-je plus fort que je ne l’aurais cru. Aide-moi encore une soirée. Il y a cette fille, tu sais, je t’en ai parlé, la chorégraphe…
- Celle qui était avec la belle rousse, la metteure en scène?
- Belle, je ne dirais pas, mais oui, elle était avec une rousse. Ben… elles présentent un spectacle et je me disais…
- Et tu te disais que je pourrais te permettre de lui parler en m’occupant de son amie? lâcha-t-il avec dépit.
- Allez, une dernière fois!
- Non. J’en ai assez de jouer le boute-en-train, le wingman, le faire-valoir…
- Ne dis pas ça, tu sais bien que c’est des conneries--
- Il n’empêche que c’est comme ça que je me sens… et si tu tiens à notre amitié, arrête d’insister.
- Garde au moins les bottes, finis-je par répondre avec une pointe de regret.
- Non, merci. J’en ai marre d’être ton Chat Botté, maugréa-t-il en sortant par la fenêtre.
M.B.