Qu’ils se saignent l’âme ces néophytes à l’ardent désir. Devant leur partition souillées de travail et d’analyse, qu’ils exercent leur patience face à l’échec et que la volonté l’emporte finalement sur l’égo. Qu’ils valsent à une main sur des octaves aveugles, encore, face aux traits et aux subtils élans du cœur. Encore à décortiquer la technique pour se permettre le plagia. Qu’ils appliquent, une touche à la fois, le génie des précédents amants pour plaire à cette envie de calibre factice.
Mais rendez-moi mes amants. Ceux qui ont découvert le mont, ceux qui ont transcendé les horizons imposés. Rendez-moi les caresses slaves, l’élégance romaine, la fureur germanique. Encore et encore de ces chérubins qui me comprennent avant de savoir eux même se faire à manger. Encore de ces maîtresses qui s’épanouissent sur les coussins orgiaques des mélodies nouvelles. Encore une heure. Encore une génération. Encore un compositeur pour qui l’émotion se traduit seulement sur les cordes vibrants sous le marteau. Encore une interprète ivre d’avoir pu toucher une salle comble sans lever les yeux plus haut que la portée.
Encore et pour toujours.
Xiel