Je n'aimerais pas être une salope, mais parfois si. Une salope écrit ce qu'elle pense et c'est très bien ainsi. La preuve: je te trouve con, lecteur, de lire mes conneries, mais pourtant tu vas continuer, bandé à l'idée d'être insulté. Avoue! T'aimes qu'on te crie des noms pendant que tu lis et relis comme un crétin. C'est ça, oui, sale voyeur, mets-en plein ta vue. T'aimes ça hein? Double crétin! P'tite plume! Auteur raté...! Mais qu'est-ce tu fous encore là? Ce que tu peux être pervers. Mais oui, vas-y, prends ton plaisir, enfonces-toi dans mon paragraphe, embrasse ma langue sans vergogne. Oh oui! Laisse-moi te faire plaisir, connard. Je jubile d'exciter ton désir. De savoir tes yeux rivés sur mes pensées obscènes, pendus à l'image de mes mains maniant un stylo qui pourrait être ta queue. Je te branlerais que je ferais les mêmes mouvements, amplifiés. T'en as envie, hein? Ben sûr que t'en as envie, t'es encore là. Imagine un peu: mon regard plongé dans le tien, avec mes mains d'experte autour de ta grosse queue, l'enserrant bien fort, la caressant lentement mais fermement. Tu fixes ma bouche légèrement entrouverte, tu regardes mes lèvres te susurrer toute mon envie. Ça dure, oui, tu restes dur et on en profite bien. Tu glisses ta main sur mon visage, tu passes ton pouce sur la chaleur de mes lèvres... et dans le volcan de ma bouche, où tu t'attardes, encouragé par mes lèvres qui te retiennent. Tu rêves de sentir cette chaleur ailleurs... Et pendant que prend forme en toi ce fantasme délicieux, la mémoire te revient, et tu réalises en bel attardé que personne ce soir n'a envie de toi.
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J'aimerais être laid, mais fuck, pas tout le temps. Juste pour le trip. Pour savoir ce que ça fait d'être dévisagé tout croche. Heille. J'en ai vu une l'autre jour... t'aurais pas voulu voir ça. Une poutine en habits. La crise cardiaque en personne. Je l'ai rien que fourchettée des yeux que j'en avais mal au cœur. Elle avait l'air... Je sais pas comment c'est possible, elle avait l'air cheval pis femme en même temps. Je dis elle... mais amanchée de même, ça parlait pas, ça hénissait! Le contraire au cube de la beauté. (…) Ok, au fond, laid de même, je veux pas savoir.
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J'aimerais lui en calisser une, mais parfois non. C'est plus fort que moé, à chaque fois qu'j'le vois, j'ai le cœur en furie. Pour lui et contre lui. Comprenez-moé: des beaux bras de quart-arrière qui m'appellent avec insistance... ça fait beaucoup d'insistance. Et ben sûr que j'accoure, et ben sûr que je réalise toujours après que j'embrasse un moron. Mais y'est quand même mon moron... Paraît qu'on appelle ça une relation d'amour-haine. Ça fait que je massacre des pétales pour me faire une idée. Je l'étripe, je l'épargne... Je le tue dans son sommeil, je lui prépare le petit-déjeuner... Je rêve de cracher sur sa tombe, je cuisine sans histoire avec sa belle-mère... En gros, on s'entend ben un jour sur deux. Les jours où je m'entraîne à l'aimer.
K.O.